Fins de mois difficiles : comment éviter le piège du surendettement ?
Le phénomène a explosé avec l’inflation. De plus en plus de Français ont aujourd’hui recours à des crédits à la consommation, non plus pour des achats exceptionnels mais pour faire face à leurs dépenses du quotidien, voire pour combler leur découvert. Des réserves d’argent qu’on obtient parfois très facilement mais qui peuvent coûter beaucoup plus cher qu’on ne l’imagine. En 2024, 131 000 foyers ont déposé un dossier de surendettement auprès de la Banque de France, 10 % de plus que l’année précédente ! Durant plusieurs mois, nous avons suivi dans leur quotidien ces Français qui ont décidé de se battre pour se sortir de cette situation. Vous découvrirez que des solutions existent. Et aussi, quels sont les pièges à éviter face à la spirale au surendettement. Le surendettement touche aujourd’hui de nombreux ménages de la classe moyenne, plus uniquement les Français les plus modestes. Sandra et Patrice, bibliothécaires à l’Université de Poitiers (Vienne), sont en CDI tous les deux. Suite à un problème de santé, le couple, qui a deux filles de 14 ans et 18 ans, peine à rembourser ses dette de 13 000 euros. Sandra et Patrice vont tenter d’y parvenir avec l’aide de leur banquier, qui les a classés comme « clients fragiles » ; une obligation dans leur situation mais que les établissements bancaires ne respectent pas toujours… Un accident de la vie, c’est aussi ce qu’a rencontré Nicolas, papa solo de deux filles de 14 ans et 19 ans, dans les environs de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Depuis le décès de son épouse, ce chauffeur-routier, souriant et volontaire, se bat au quotidien pour rembourser tout seul leur crédit de 130 000 euros. Il a récemment fait appel à la justice pour tenter d’échelonner l’une de ses dettes et pour cela il va devoir convaincre Tiphaine Roussel. Cette magistrate, qui officie au tribunal d’Alençon (Orne), reçoit de plus en plus de Français surendettés. Comme Jacques, pompier à la retraite, qui espère un assouplissement de sa dette de 100 000 euros. Une bonne surprise pourrait l’attendre lors de son audience. Face à ces situations, une profession est aujourd’hui en plein essor : celle de coach budgétaire. C’est à l’un d’eux que Justine, qui vit à Melun (Seine-et-Marne), a fait appel. Cette accro au shopping, âgée de 28 ans, a contracté en quelques années quatorze crédits auprès de sept organismes différents. Il faut dire qu’entre internet et de nombreux magasins où l’on peut payer en 3, 4 voire 10 fois juste avec sa carte bancaire, on peut tout régler à crédit aujourd’hui. Une fois tous ses crédits remboursés, Justine n’a, chaque mois, que 300 euros pour vivre. Mais comment a-t-elle pu en arriver là alors qu’en France des lois sont régulièrement votées pour protéger les Français contre le surendettement ?