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Shein - Temu : ce que nous cachent les géants du e-commerce

Shein - Temu : enquête sur la face cachée des géants chinois Une robe tendance à 10 euros, une brosse à dent électrique à 3 euros ou encore un tapis de salon à moins de 5 euros : pour se faire une place dans vos maisons, Shein et Temu ne reculent plus devant rien. Avec près de 5 milliards d’euros dépensés par les Français sur ces deux sites en 2024, l’offensive des géants chinois fait trembler tous les commerçants. Pendant six mois, Capital a enquêté sur la face cachée de Shein et Temu. Vous allez découvrir les coulisses hors norme du raz-de-marée made in China sur notre territoire. Comment produisent-ils toujours plus vite et toujours moins cher ? Quelles sont leurs stratégies secrètes pour nous accrocher ? Et avec quelles armes des enseignes françaises contre-attaquent ? Avec 50 000 nouveautés mises en ligne chaque jour, Shein est aujourd’hui le premier vendeur de vêtements en France. Shein se targue de produire uniquement ce que les clients souhaitent acheter, réduisant ainsi les invendus. C’est en partie vrai. Mais nous avons découvert une zone d’ombre : les retours clients. Que deviennent tous ces articles renvoyés ? Comment Shein leur donne une seconde vie sur des marchés parallèles ? Pour Temu, l’objectif est de doubler Amazon, le leader du marché. Sa stratégie : transformer vos achats en jeu addictif. Grâce à des méthodes inventées par les concepteurs de jeux-vidéos, Temu est capable de vous faire venir et revenir tous les jours sur son site. Mais attention à ce qu’on y achète. Nous avons découvert que certains de leurs produits contiennent des substances cancérigènes et interdites en France. Face à ces rouleaux compresseurs, comment réagissent les fabricants français ? Il y a deux camps. Ceux qui collaborent, comme Perle diffusion, une entreprise basée à Lunel (Hérault) et spécialisée dans la vente de Bubble tea. Pour booster ses ventes, elle vient tout juste de se lancer sur la marketplace de Temu. Et ceux qui résistent, à l’image de Promod, un emblème national de la mode à petit prix. L’entreprise a décidé de muscler son jeu. Baisse de ses tarifs, gestion millimétrée de ses stocks, riposte sur les réseaux sociaux, Promod nous a dévoilé, en exclusivité, les coulisses de son plan anti-Shein. Petits prix, gros business : la revanche des rois des bazars On les croyait ringards, condamnés à disparaître. Mais voilà que les bazars, ces bons vieux commerces où l’on trouve tout et n’importe quoi, retrouvent une seconde jeunesse. Ils s’appellent "Marché aux Affaires", "C’est deux euros" ou encore "Bazarland". 2 500 magasins quadrillent actuellement la France, c’est deux fois plus qu’il y a dix ans ! Ces commerces tiennent tête à Amazon, Shein et Temu. Comment se sont-ils adaptés à ces rouleaux compresseurs ? Sur quels produits font-ils la différence ? Ils ont précisé leur offre, en misant sur des articles que les Français préfèrent acheter en magasin : gros volumes, vaisselle, produits fragiles. Prix bloqués, sourcing européen, parcours client malin : grâce à leurs nouvelles stratégies, les ventes s’envolent ! Pour faire la différence, ils cherchent à dénicher des produits de qualité, conformes aux normes européennes mais à tout petit prix. Marc de Bisschop, le patron de "C’est deux euros", et Patrick Georges, celui de "Bazarland", sont en train de réussir leur pari. Redoutables hommes d’affaires, négociateurs hors pair : enquête sur ces nouveaux rois des bazars.