Hezbollah, au cœur de la poudrière libanaise
Malgré un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement libanais conclu en novembre 2024, Israël poursuit ses frappes sur le sud-Liban estimant que les autorités n’agissent pas suffisamment pour désarmer le Hezbollah. Enquête sur cette milice islamiste chiite devenu toute-puissante au Liban qu’Israël pensait avoir décapité au cours d’opérations spectaculaires menées par le Mossad l’an dernier. La plus marquante reste l’opération « bippers » du 17 septembre 2024 à Beyrouth. Ce jour-là, des milliers de bippers de membres du Hezbollah explosent. L’attaque, qui a fait 39 morts, n’a pas été revendiquée mais porte la marque de fabrique du Mossad, les services secrets israéliens. D’anciens officiers du renseignement ont dévoilé aux journalistes d’Enquête Exclusive les coulisses de cette opération minutieusement planifiée. Pour tromper la vigilance des agents du Hezbollah, les services israéliens ont créé une myriade de sociétés écrans basées à Hong Kong, à Taïwan et en Europe. Dans la foulée, le 27 septembre dernier, l’armée israélienne a éliminé également Hassan Nasrallah, l’emblématique chef de l’organisation, en larguant près de 80 bombes sur le quartier général du Hezbollah au Liban. Enquête Exclusive révèle les étonnantes méthodes qui ont permis de localiser le leader avec une précision inédite. Depuis la mort de leur chef, les membres du Hezbollah se terrent, mais le mouvement tient à montrer qu’il reste une puissante machine de guerre au travers d’opérations de propagande soigneusement orchestrées, elles se tiennent au sud de Beyrouth, dans des quartiers contrôlés par la milice. Créé au début des années 1980, le Hezbollah, qui n’était au départ qu’un petit groupe de combattants est devenu peu à peu une force politique, économique et militaire incontournable au Liban. Un véritable « État dans l’État » avec des députés élus au parlement, des banques, des écoles et des hôpitaux. Une puissance financière et militaire, que le Hezbollah doit en grande partie à un allié puissant : la République islamique d’Iran. Mais une partie des revenus de la milice chiite est plus opaque : elle proviendrait du trafic de drogue, à travers un réseau de trafiquants sophistiqué, implanté notamment en Amérique latine. Enquête sur le Hezbollah, cet état dans l’état, qu’Israël cherche à détruire.