Zone interdite

Au cœur des nouvelles prisons de haute sécurité

C’est une première en France ! L’ouverture de deux prisons de haute-sécurité conçues pour enfermer les deux-cents narcotrafiquants les plus dangereux de France. Les caméras de Zone Interdite ont pu pénétrer en exclusivité au cœur des centres pénitentiaires de Condé-sur-Sarthe (Orne) et de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Un programme mis en place après l’évasion sanglante de Mohamed Amra qu’il aurait commanditée depuis sa cellule. Arrêté depuis, il est aujourd’hui incarcéré à Vendin-le-Vieil. Vous découvrirez comment les deux établissements ont été pensés pour maintenir les détenus dans un isolement total afin qu’ils ne puissent plus continuer à diriger leurs trafics comme ils ont pu le faire dans d’autres établissements. De la naissance du projet jusqu’au transfert sous haute surveillance de ces criminels hors-norme, nous avons suivi durant plusieurs mois toutes les coulisses de ce dispositif exceptionnel. À Condé-sur-Sarthe, le directeur Vincent Vernet est habitué à faire régner une discipline de fer dans sa prison. Tous les jeudis, il préside le conseil de discipline où comparaissent les détenus qui ont commis des délits durant leur détention. S’ils sont condamnés, direction le quartier disciplinaire ultra-sécurisé dont l’établissement est déjà doté. Pour préparer leur prison au transfert de quelques-uns des plus dangereux criminels du pays, Vincent Vernet et son homologue de Vendin-le-Vieil, Marc Ginguené, s’apprêtent à recruter de nouveaux surveillants. Ils seront spécialement formés pour résister à la corruption et aux menaces que les détenus pourraient tenter d’exercer sur eux. C’est l’un des enjeux majeurs de ces deux prisons : créer un environnement au sein duquel les détenus n’auront aucune prise sur le personnel pénitentiaire. Ces dernières années, en France, de nombreux surveillants ont fini par céder à la pression. À l’image de Jean. Il a accepté de nous raconter comment il en est venu à faire entrer des stupéfiants dans la maison d’arrêt où il était employé après que des détenus ont menacé sa famille. Dénoncé, il a été démis de ses fonctions et incarcéré durant sept mois. Mais pour l’heure, c’est un autre défi qui attend le personnel de Condé-sur-Sarthe et de Vendin-le-Vieil. Une rotation à haut-risque doit s’organiser au sein des deux établissements. Sous la surveillance du GIGN et des ERIS, les agents d’élite de la pénitentiaire, des dizaines de détenus actuellement incarcérés vont être répartis dans toute la France afin de laisser la place aux narcotrafiquants. Pour eux, les parloirs seront sous haute surveillance et les fouilles quotidiennes. Et pas question de bénéficier des activités auxquelles ont droit les autres détenus en France. Nous avons exceptionnellement pu rencontrer deux de ces détenus qui témoignent de leurs nouvelles conditions de détention. Un régime carcéral inédit en France qui provoque des remous. Beaucoup de ces narcotrafiquants n’ont pas l’intention de l’accepter si facilement. Des grèves de la faim se préparent et vous découvrirez comment leurs avocats vont traquer le moindre vice de procédure afin de tenter de faire alléger les conditions de détention de leurs clients.