Enquête exclusive

Drones, lasers, robots tueurs : comment se prépare la guerre de demain ?

Palais présidentiel en Pologne, aéroports danois, ou encore base militaire française, alors qu'en Europe ces dernières semaines les survols de drones suspects se multiplient, les états-majors du monde entier préparent les révolutions technologiques qui bouleversent déjà l'art de la guerre. Des laboratoires les plus secrets des géants de l'armement, jusqu'aux usines clandestines ukrainiennes, l'équipe d'Enquête Exclusive a enquêté au cœur de ces nouveaux champs de bataille. En France, l'armée s'intéresse de près à une arme de dernière génération : un laser anti-drone produit par l'entreprise Cilas qui, en toute discrétion, a effectué son premier tir en condition réelle lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Ces images jamais diffusées sont dans ce documentaire pour la première fois : un drone suspect pulvérisé dans le ciel parisien sans même que touristes et spectateurs ne s'en aperçoivent. La guerre du futur est déjà là ! Aux côtés des forces ukrainiennes, nous avons découvert comment des unités spéciales équipées de drones à quelques milliers d'euros pièce parviennent à mettre hors d'usage des chars russes hors de prix. Le ministre ukrainien de la transformation numérique en est d'ailleurs convaincu : sans les drones, le pays serait déjà tombé. Alors l'Ukraine investit des milliards dans ces nouvelles technologies : drones navals, valises de brouillage anti-drones kamikazes ou drones augmentés à l'IA capables de traquer leur cible sans intervention extérieure. En France, le géant de l'armement Thales s'intéresse de près à une nouvelle façon de combattre : les attaques par essaims de drones. L'objectif : permettre à des dizaines ou des centaines de drones d'opérer ensemble pour attaquer une cible en saturant ses défenses. Une tactique qui vient d'être employée pour la première fois par les services de renseignements ukrainiens afin de mener une opération exceptionnelle sur le sol russe. Pour ne pas être en retard sur la robotisation du champ de bataille, l'armée française a lancé une campagne de test de nouveaux matériels. À bord du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, nous avons pu assister à la mise en service de ces nouveautés. L'État s'est aussi doté de l'Agence Ministérielle pour l'Intelligence Artificielle de Défense. Dans ses locaux sécurisés, les chercheurs travaillent sur des armes autonomes capables d'opérer sans intervention humaine. Une guerre menée par des robots, c'est le grand bouleversement qui est en cours, celui qui redéfinit en profondeur l'art de la guerre. Exceptionnellement, nous avons pu découvrir le sous-marin de combat sans équipage mis au point par Naval Group. Un bijou de technologie pilotable à distance qui permet de ne pas exposer la vie des hommes. Dans les airs aussi, le combat fait sa révolution. Tous les grands états annoncent des chasseurs de plus en plus furtifs. La Chine, elle, vient officiellement de lancer un porte-drones aérien, sorte de bombardier géant nouvelle génération. En France, c'est Dassault qui est à la pointe de l'innovation. L'industriel développe le nEUROn, un drone furtif de grande envergure capable d'épauler le Rafale, notamment pour les missions les plus dangereuses. Mais chez l'avionneur, on réfléchit encore plus loin. L'entreprise se prépare pour un nouveau champ de bataille, l'espace, et planche sur une future navette de combat spatial, le Vortex.