Zone interdite

Trisomie 21, un grand truc en plus

Ils sont différents, et alors ? Nés avec un chromosome en plus, ils s’appellent Éléonore, Dylan, Jeanne ou encore Julie et Laurent. Et ils veulent vivre pleinement. Comme n’importe qui. Durant plusieurs mois, Zone Interdite a partagé, à différentes étapes de leur vie, le quotidien de Français porteurs de trisomie 21. Travail, amour, autonomie, leurs parcours vont à l’encontre de bien des idées reçues. Vous découvrirez comment ils parviennent, jour après jour, avec le soutien de leurs proches, à surmonter les obstacles qui restent pourtant nombreux. Du combat pour la scolarisation, à la difficile question du vieillissement, en passant par les premières amours et les amitiés, ces personnalités lumineuses ne manqueront pas de nous inspirer et de nous faire voir la vie autrement. Avec un grand truc en plus ! À Nailloux (Haute-Garonne), Charles, 3 ans, découvre la maternelle, accompagné par une AESH (Accompagnante d’Élève en Situation de Handicap). Ses parents, Raphaëlle et Nicolas, ont vécu sa naissance comme un séisme car son handicap n’avait pas été décelé par les médecins lors de la grossesse. Mais l’amour a rapidement pris le dessus avec l’objectif d’aider leur fils à s’épanouir. Ils peuvent, pour cela, compter sur l’aide de Léonie. Porteuse elle aussi de trisomie 21, cette femme de 42 ans travaille comme assistante périscolaire à l’école de Charles. Elle est devenue une figure du village, dans la vie duquel elle est particulièrement impliquée. À Arras (Pas-de-Calais), elle est la première élue française porteuse de trisomie 21 ! Depuis 2020, Éléonore Laloux, 39 ans, est conseillère municipale déléguée à la « transition inclusive et au bonheur ». Une mission à laquelle était prédestinée cette jeune femme énergique et charismatique qui milite depuis toute jeune pour les droits des personnes handicapées. Il y a deux ans, elle a été sélectionnée pour devenir l’ambassadrice de la toute première poupée Barbie porteuse de trisomie 21. Pour les personnes trisomiques, l’accès au monde du travail reste un enjeu majeur. À Niolon (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, des parents se sont regroupés pour transformer une ancienne gare SNCF en un hôtel-restaurant où leurs enfants se forment à la cuisine ou au service. Dylan, Kevin ou encore Lucie et Pierre-Laurent, un jeune couple, se connaissent pour la plupart depuis l’enfance. En plus d’apprendre un métier, ils forment un groupe soudé. Ensemble ils ont connu les premières boums, les premières amours… et continuent de s’épauler dans les épreuves de la vie. Jeanne, 27 ans, a toujours rêvé de devenir journaliste. Lorsqu’elle était enfant, une psychologue a tenté de la convaincre de renoncer à son projet. Mais c’était sans compter sur sa ténacité ! Aujourd’hui, cette jeune Parisienne anime sa propre émission sur une radio dédiée au développement personnel. Et elle milite au quotidien contre les préjugés qui entourent la trisomie 21. À Dijon (Côte-d’Or), Julie et Laurent sont mariés depuis plus de 20 ans. Ils ont leur propre appartement où ils vivent en autonomie avec une complicité qui ferait rêver bien des couples. Si leur espérance de vie a été multipliée par six en un siècle, les personnes trisomiques restent sujettes à un vieillissement précoce. À l’aube de la cinquantaine, Julie et Laurent doivent composer avec l’arthrose, les troubles auditifs ou encore des problèmes de thyroïde. Mais l’infinie tendresse qui les lie leur permet de dépasser les contraintes du quotidien.