Razzia sur nos campagnes et nouveaux braconniers
Volailles, tracteurs, légumes ou produits de la ferme, les agriculteurs sont la nouvelle cible de gangs de voleurs. Chaque semaine, en moyenne, trois cents plaintes sont déposées pour des cambriolages dans nos campagnes. À l’approche de Noël, certains délinquants ciblent les dindes ou le fromage. D’autres organisent de véritables filières en ciblant le matériel high-tech des exploitations. Moins risqués qu'une attaque de fourgon ou le trafic de drogue, les braquages de fermes rapportent des fortunes à certains trafiquants. Cible privilégiée : les GPS de tracteurs dont les vols ont grimpé de 25 % l'an dernier. Et pour cause, ce matériel de pointe peut être revendu plus de 10 000 euros au marché noir. L'un de ces voleurs nous a dévoilé ses techniques pour ratisser les exploitations de la grande région parisienne. Des vols pourtant passibles de trois ans de prison et de 45 000 euros d'amende. Des gangs très organisés surveillés de près par les gendarmes de l'OCLDI, l'Office de lutte contre la délinquance itinérante. 150 gendarmes renforcés par des policiers venus d'Europe de l'Est, traquent ces mafias capables de dévaliser plusieurs fermes en une nuit, avec des préjudices atteignant des millions d'euros. Des malfrats souvent originaires de Lituanie, Moldavie, Roumanie ou Géorgie. Nous avons remonté l'un de ces trafics jusqu'en Ukraine où nous avons retrouvé l'un des plus gros revendeurs de matériel volé en France. Une filière qui transporte sa marchandise cachée dans des bus longue distance avant de l'écouler cinq fois moins cher sur internet. Pour l'alimenter, tout y passe : des animaux d'élevage aux produits de la ferme. Face à ces razzias, de plus en plus d'agriculteurs s'équipent de caméras pour dissuader les voleurs. Et certains, désormais, menacent de se faire justice eux-mêmes. Enquête sur ces nouveaux gangs qui écument nos campagnes.